jeudi 3 juillet 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 10-2

Scène 4 : Extérieur – Champ de coquelicots fleuris

Ron, en habits d’été, court dans un champ de coquelicots. Il semble heureux, épanouit. Il est rejoint peu après, par une belle femme. Ses lèvres d'un rouge carmin, laissent éclater un sourire radieux. Une robe, de couleur claire, flotte autour de son corps. Ses cheveux roux ondulent de part et d'autre de son visage sublime.
Les deux jeunes gens se tiennent à présent par la main. Ils se regardent.
Une lueur passe dans leurs yeux. Serait-ce de l’…

* * *


« Tu vois, là, ce rêve, c’est peut-être un peu excessif » lui dis-je en me mordant la lèvre inférieure pour ne pas exploser de rire. S’il est capable d'imaginer le porno le plus outrageant, il est aussi capable des pires clichés romantiques.
« Ah ! » lance-t-il après quelques instants de silence. « Tu voulais de la romance, sans vulgarité, en voilà. Mais d’un point de vu tout à fait personnel je dois t’avouer que mes rêves – »
Je le coupe au beau milieu de sa phrase, peu encline à découvrir à quoi peut bien rêver un pornographe.
« Peut-être qu’il serait plus judicieux d’oublier la scène 4 tu ne crois pas ? Elle patauge dans les poncifs du genre, et je ne suis pas sûre que ce soit bénéfique au reste de l’histoire.
Certes, mais c’est tellement en contraste avec l’univers dans lequel il vit que cela engendre un… » il hésite. « Ah, mince, comment c’est déjà ? 
- Un paradoxe ?
- C’est cela, oui. En quelque sorte ; c’est sa quête du graal, il veut passer du statut de simple mortel à celui d’éternel. Le problème c’est qu’il ne sait pas à quoi ressemble le graal, ni comment l’atteindre. De ce fait, la scène reste dans le script. Elle est trop importante pour passer à la trappe. »
Bon. C’est toi le scénariste. » Je clos ainsi le débat, n’étant pas d’humeur à lutter.

* * *


Scène 5 : Intérieur – Appartement de Ron

Ron se réveille en sursaut. Assis au beau milieu de son lit, les draps rejetés sur le côté, il est essoufflé et couvert de sueur. Pendant quelques instants il regarde dans le vide.


Colin VETTIER

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