samedi 27 septembre 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 17

Je tire la couverture à mes oreilles, fatiguée de vivre cette vie.
Une dépression passagère, rien de grave. Cela nous arrive à tous, de la dépression chronique au coup de blues du dimanche soir. Il est mille raisons de se sentir seule face à l’immensité de sa tristesse. 

Je m’endors rapidement, les yeux collés par les larmes. Je m’enfonce au plus profond de mon oreiller, jusqu'à me sentir quitter mon corps.

Ron me prend dans ses bras, et me fait connaître des plaisirs fantasmatiques, atteignant des hauteurs qui m’étaient jusque là inconnues. Les draps volent autours de nous, puis l’herbe, l’air et la foudre. Nos corps se mélangent, s’éparpillent pour mieux se rassembler et n’en faire qu’un. Des vagues de chaleur et de couleur défilent devant mes yeux, chacune me procurant des sensations extrêmes, véritables tempêtes sensitives.

Je me sens flotter, je sais que tout n’est qu’illusion, que ce n’est qu’un rêve. Mais un rêve dont je me réveillerais soulagée d’un poids qui pesait sur mes épaules depuis quelques jours. Probablement aurais-je un orgasme, me faisant goûter des lèvres ce qui paraît me manquer le plus ces derniers jours. Peut-être cela apaisera-t-il mon esprit pour quelques jours.

Quelle magnifique soupape de sécurité que ces rêves et fantasmes que l’inconscient nous livre en pâture. J’en suis encore toute émue.


Colin VETTIER

jeudi 18 septembre 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 16

Je ne suis pas sûr d’où je suis arrivée à présent. Dans ma vie j’entends. Toute mon existence n’a été qu’une vague course au bonheur.
Je l’ai trouvé, ça oui – par morceaux, tout petits éclats de rire, poussières de sourire, et fragments de bien-être – mais jamais là où je l’attendais. Il n’a jamais été fidèle aux rendez-vous que je lui fixais, ne débarquant jamais qu’à l’improviste.
Et me voilà, là, à doucement prendre goût à scénariser un film. Pas n’importe lequel : une histoire d’amour sur fond de pornographie. Plutôt intéressant ce que la vie peut nous offrir comme surprises, non ?

A travailler, jour après jour sur ce scénario, j’y ai trouvé une certaine poésie. Et probablement dois-je l’apprivoiser, cette pornographie qui me déplaisait autant auparavant. Je la caresse de l’esprit, et je me plonge dans les méandres du corps humain, dans ce qu’il représente de plus pur, de plus proche de la nature. Je vois des corps qui n’en forme plus qu’un, l’union parfaite entre deux êtres imparfaits.
Regarder la vie et le plaisir s’entrelacer avec adresse sur un écran ne me semble plus d’une vulgarité déconcertante.

Colin VETTIER

samedi 13 septembre 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 15

Il est deux heures du matin quand je pars de chez XXX.
J’enfonce mes clés de voiture et allume le moteur. Mon crâne repose sur l’appui-tête ; je regarde dans le vide pendant quelques instants puis j’insère un CD de Mp3 dans le mange-disque de l’auto radio. Je sélectionne Mes Aïeux et fais défiler le curseur jusqu’au titre « Dégénération ».

«  […]

Ton arrière-arrière-grand-mère elle a eu quatorze enfants
Ton arrière-grand-mère en a eu quasiment autant
Et pi ta grand-mère en a eu trois c'était suffisant
Et pi ta mère en voulait pas, toi t'était juste un accident

Et pi toé ma petite fille tu change de partenaire tout le temps
Quand tu fait des conneries tu t'en sauve en avortant
Mais y'a des matins tu te réveille en pleurant
Quand tu rêves la nuit d'une grande table entourée d'enfants

[…] »

Je me laisse porter par le groupe Québécois pendant toute la durée de la plage. Je me sens bien, un brin mélancolique peut-être. Je ne rejette pas ce sentiment, la mélancolie est belle. A la fois triste et heureuse, alliage hasardeux s’il en est.

Je dessers le frein à main, allume les phares et enclenche une vitesse.
Sur la route nationale, seuls mes phares éclairent les bandes blanches qui défilent devant moi.
Je pleure. Je ne sais pas pourquoi, cela me fait du bien et c’est tout ce qui compte. Comme les larmes commencent à embuer mon champ de vision, je m’arrête sur le bas côté. Je replie mes bras sur le volant, et pose ma tête au centre. A peine ma tête a-t-elle touché le plastique froid, que j’éclate en sanglots.


Colin VETTIER

NdA : veuillez m'excuser pour l'absence de chapitre durant ces dernières semaines. J'avais les mains pleines de mon mémoire. Mais la publication reprend avec ce chapitre (loin d'être le meilleur de tous). C'est bientôt fini, j'ai presque plus rien sous la main concernant la circonférence de l'amour (cinq ou six chapitres je pense). Mais je ne fermerais pas le blog, je continuerais à y poster des petites choses. Je vous quitte en vidéo-musique : VIDEO CLIP MES AIEUX