mardi 20 mai 2008

Bilan et petite pause

Bonjour à tous et à toutes,

Lorsque je vous ai annoncé que j'arrêtais l'écriture de la circonférence vous - mes amis - avez été nombreux à me demander pourquoi. Est-ce que j'étais sûr de le vouloir ? Pourquoi ne pas continuer pour voir ?
A vrai dire ces 6 premiers chapitres publiés n'ont pas eut le résultat escompté. Finalement peu de commentaires, et peu de visiteurs fidèles.
Alors à ceux qui continue régulièrement de venir chercher un nouveau chapitre à La Circonférence de l'Amour, je dis merci.
Merci pour vous compliments, vos rares critiques et vos encouragements.
Cependant, à l'heure actuelle, je n'ai toujours pas trouvé l'intérêt de reprendre l'écriture. Peut-être que j'attendais trop de cette publication en ligne. Plus de commentaires par exemple, plus de visites...
Quoiqu'il en soit, il reste encore quelques 14 chapitres pour prolonger l'histoire, et 4 autres qui n'ont pas eu le temps d'y être intégré !

Je profites de ce billet, pour vous prévenir que la semaine prochaine, pas de nouveau chapitre. Forcément, je serais en vacances. Et celles là, je les mérites !

Colin VETTIER

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 6

Le café ne fume plus. A présent il ne s’agit plus que d’un liquide tiède à peine buvable. Ses yeux ne m’ont pas quitté un instant. Tout au long des 35 minutes qu’il m’a fallu pour déchiffrer son script, XXX guettait la moindre de mes expressions ; le moindre mouvement qui pourrait trahir mes pensées. J'achève ma lecture et relève les yeux vers lui.
Il sourit. Il se détend, tente d’ingurgiter une gorgée de café mais repose sa tasse en grimaçant.
« Verdict ? » me lance-t-il en fronçant l’un de ses sourcils.
« - Et bien… il y a dix-sept fois le mot « enculer » décliné de diverses façons…
Tu n’as pas aimé. » Il baisse son regard et commence à tripoter l’anse de sa tasse. « Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui ne t’as pas plu ? » Me demande-t-il en mordant sa lèvre inférieure.
« Je te l’ai dit, c’est trop vulgaire. » Il sursaute. Son regarde me transperce, et une note d’agressivité transpire dans sa voix.
« Alors, si moi j’écris enculer, c’est vulgaire, si c’est Beigbeder c’est de la littérature ? C’est ça ?! Parce que je ne passe pas à la télé, et que je ne suis pas une célébrité, je dois bannir certains mots de mon vocabulaire. » Plus calmement, « ce n’est pas parce qu’il s’agit d’une histoire d’amour que je doit me plier aux diktats du genre. Au contraire, j’entends bien éclater les frontières et les tabous. Limiter l’art au nom du politiquement correct, c’est pas mon genre. »
Son regard tombe machinalement dans mon décolleté. Il en prend conscience et relève brusquement les yeux, comme s’il s’était brûlé à la flamme de mon corps. « Et si l’un des membres de cette élite bien pensante décide que le film est trop choquant pour être diffusé, très bien ! Il s’agira du premier film porno avec une histoire d’amour. Ou de la première comédie romantique pornographique. Au choix. »

XXX en pleine possession de ses moyens. Passionné, mais un peu têtu.

Je le regarde droit dans les yeux en papillonnant légèrement. D’une voix douce, je mets fin à son brusque emportement. Je sais comment l’amadouer, et le résulta ne se fait pas attendre.
« On reprend le concept, et on garde la première scène ? »

Il me regarde avec tendresse, reprend possession de son script et sort son stylo plume de sa pochette.


Colin VETTIER

jeudi 15 mai 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 5

Je tiens dans mes mains un script incomplet d’environ 8 pages.
« Tu as travaillé dur, dis moi. On dirait presque que ça t’inspire d’écrire une histoire d’amour.
Ça me travaillait depuis un bout de temps. C’est probablement un peu confus. J’ai tenté de coucher toutes mes idées, du coup le résultat est légèrement apocalyptique. »

Alors que je commence à lire, il me regarde de ses yeux bleus à demi clos.

* * *


Scène 1 - intérieur

Ron et Jess sont sur un plateau de tournage. Tout le monde est nu ; même l'équipe technique, en signe d’encouragement pour les acteurs. La tension est palpable. C’est la fin d’une journée de tournage d’un film X et il reste encore une scène à réaliser. Les deux acteurs sont à même le sol, face à un grand canapé recouvert d’une housse verdâtre. Jess est à quatre pattes devant Ron. L’homme se tient à genoux, agrippé aux hanches de sa partenaire.

Le réalisateur : Bon, allez ! On se concentre, et cette fois-ci c’est la bonne.

[il fait signe en direction du caméraman]

Le technicien : Ca tourne !

Le réalisateur : Action !

Ron entreprend de pénétrer Jess. Quelques instants plus tard, leurs deux sexes s'emboîtent. Puis la jeune actrice gémit de plaisir. De plus en plus fort.

Jess [voix off] : J’espère que cette fois il va pas débander en plein milieu de la scène. Ca commence à me brûler, moi ! Et tout ce lubrifiant. Beuârk, ça me dégouline entre les jambes, et puis c’est tout gluant. J’ai l’impression d’être une vraie ruche. Je ne m’y ferais jamais.

Ron [voix Off] : Pff, j’vois même pas son visage. Qu’est-ce que c’est ennuyant. Et tout ce lubrifiant j’ai jamais senti quelque chose d’aussi peu excitant. Ah, merde ! J’ai glissé. Bien. On respire. Ce n’est pas grave.

Jess [voix off] : Aïe, il a glissé, il pourrait être un peu plus attentionné quand même ! Qu’est-ce que je raconte, moi ? C’est qu’un acteur de mauvais films porno. La seule chose qu’il sait faire, c’est se servir de son engin comme d’un marteau piqueur.

Ron [voix off] : Inspire… expire… inspire…

Les traits de visage de Ron se contractent. Son mouvement de va et vient s’accélère alors que les gémissements des deux acteurs vont crescendo, de plus en plus forcés. Les muscles se tendent violemment.

Ron [voix off] : Ca y est, je viens…

Le corps de l’acteur est secoué de soubresauts. Ses doigts s’enfoncent dans les hanches de la jeune actrice, trop concentré à simuler un orgasme pour sentir quoique ce soit.

Ron [voix off] : C’est ça l’amour ?


Scène 2 : Intérieur – Douche


Un des acteurs tente d’enculer la jeune perchiste. Celle-ci ne se laisse pas longtemps prier…


Colin VETTIER

mercredi 7 mai 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 4

Une grande blonde à la poitrine incroyablement généreuse se précipite hors de l’appartement où avait lieu le tournage de Joies Anales V. A sa démarche l’actrice semble avoir passé une journée difficile. Probablement une fellation qui s’est éternisée ou une scène un peu plus sportive que prévue.

J’en profite pour pénétrer dans l’appartement. Une forte odeur de sexe règne dans la pièce principale. Un mélange enivrant de secrétions diverses, de lubrifiant (probablement à la fraise) et de latex. Quelques membres de l’équipe sont encore en train de ranger le matériel de tournage. Un acteur est en train de se sécher les cheveux, dans un coin. Son corps trop musclé brille à la lueur des néons, donnant un relief surnaturel à sa musculature.
Du fond de la pièce une voix s'élève : « demain tout le monde se tient prêt pour la scène à 5!! »
Une pause.
« Ah, et J.B., prévois de tourner au moins 6 heures de film » il hésite, « sur deux caméras. On n'aura pas droit à une seconde prise. Tout au moins, pas si on veut que les acteurs survivent jusqu'à la fin du tournage. Alors autant avoir le plus de rushes possible. »
J.B. est l'assistant caméra. Le stéréotype du pornocrate, mais sorti d'une autre époque. Une chemise à carreaux ouverte sur une poitrine velue, un tatouage érotique sur l'avant bras,et... oui, une épaisse moustache.
Je détourne mon regard pour me diriger vers la voix, tout en tentant de ne pas mettre le pied dans l'immense carton de préservatifs qui me bloque le passage.

Tiens ils en font aussi des fluorescents ?

XXX est assis à la table de la cuisine, une tasse à la main. Devant lui un amas de feuilles couvertes de son écriture. Bien qu'elles soient sous ses yeux, il ne les regarde pas. Son regard est perdu dans le vague, à la recherche d'une pensée dissipée.

Sans même lever la tête, il me gratifie d'un « salut jolie rousse. » Je lui souris et je me détends. Quand il relève son regard vers moi, il paraît repousser quelque idée que je semble lui inspirer.
« Salut XXX. » Il me sourit, « toujours aussi ravissante Hélène. »


Colin VETTIER

vendredi 2 mai 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 3

L’amour ? Cette chose étrange qui cause des éruptions hormonales lors de la puberté chez les être humains. C’est aussi cet état psychologique qui pousse à faire des choses insensées. C’est ainsi que l’homme à découvert que la vache produisait un liquide blanc tout à fait comestible, qui sera appelé “lait”. Ce sentiment a aussi conduit à la découverte du clitoris.

Est-ce un langage universel ? Peut-on aimer et ne pas se comprendre ?

L’amour concept aussi difficile à décrire qu'à vivre. D’où Baudelaire, les poèmes, les romans, les films, les chansons, Leonardo et son paquebot… C’est en son nom que l’on embrasse langoureusement une belle inconnue, un soir à la lumière d’une ville saturée de vie. Toujours pour lui, on tue et meurt de jalousie.

Et le sexe, le cul, la bagatelle ? Est-ce réellement le ciment du couple comme le lieu commun le laisse entendre ? Une petite montée d’adrénaline dans un jardin public ? Ou n’est-ce qu’un moyen de se divertir ? Une industrie ?

“Silence!”
“On Tourne.”
“Eeeet… action!”


Colin VETTIER