mardi 20 mai 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 6

Le café ne fume plus. A présent il ne s’agit plus que d’un liquide tiède à peine buvable. Ses yeux ne m’ont pas quitté un instant. Tout au long des 35 minutes qu’il m’a fallu pour déchiffrer son script, XXX guettait la moindre de mes expressions ; le moindre mouvement qui pourrait trahir mes pensées. J'achève ma lecture et relève les yeux vers lui.
Il sourit. Il se détend, tente d’ingurgiter une gorgée de café mais repose sa tasse en grimaçant.
« Verdict ? » me lance-t-il en fronçant l’un de ses sourcils.
« - Et bien… il y a dix-sept fois le mot « enculer » décliné de diverses façons…
Tu n’as pas aimé. » Il baisse son regard et commence à tripoter l’anse de sa tasse. « Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui ne t’as pas plu ? » Me demande-t-il en mordant sa lèvre inférieure.
« Je te l’ai dit, c’est trop vulgaire. » Il sursaute. Son regarde me transperce, et une note d’agressivité transpire dans sa voix.
« Alors, si moi j’écris enculer, c’est vulgaire, si c’est Beigbeder c’est de la littérature ? C’est ça ?! Parce que je ne passe pas à la télé, et que je ne suis pas une célébrité, je dois bannir certains mots de mon vocabulaire. » Plus calmement, « ce n’est pas parce qu’il s’agit d’une histoire d’amour que je doit me plier aux diktats du genre. Au contraire, j’entends bien éclater les frontières et les tabous. Limiter l’art au nom du politiquement correct, c’est pas mon genre. »
Son regard tombe machinalement dans mon décolleté. Il en prend conscience et relève brusquement les yeux, comme s’il s’était brûlé à la flamme de mon corps. « Et si l’un des membres de cette élite bien pensante décide que le film est trop choquant pour être diffusé, très bien ! Il s’agira du premier film porno avec une histoire d’amour. Ou de la première comédie romantique pornographique. Au choix. »

XXX en pleine possession de ses moyens. Passionné, mais un peu têtu.

Je le regarde droit dans les yeux en papillonnant légèrement. D’une voix douce, je mets fin à son brusque emportement. Je sais comment l’amadouer, et le résulta ne se fait pas attendre.
« On reprend le concept, et on garde la première scène ? »

Il me regarde avec tendresse, reprend possession de son script et sort son stylo plume de sa pochette.


Colin VETTIER

2 commentaires:

Delph a dit…

bon tu veux plus de commentaires et bien on va en mettre !!!
Toutes les semaines j'attends la suite avec impatience !!! et là je vais devoir attendre encore un peu plus longtemps... franchement en norvège ils ont pas Internet ???

;-) Bisous et bonnes vacances !

Unknown a dit…

hey, alors quand prennent fin tes vacances, on veut avoir la suite ici!!!
et n'oublie pas de m'envoyer une carte!!!;-)