jeudi 19 juin 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 9

La sonnerie hargneuse de mon réveil me tire de mon sommeil. Son Bip-Bip insistant lui vaut un violent coup de poing. Le même que chaque matin depuis que j’ai à me réveiller pour remplir un devoir.
Comme chaque matin je maudis le sadique doublé d’un pervers qui a inventé cet engin diabolique. Je pose les deux pieds à terre. Ma mâchoire se ressert soudainement sous le coup de la douleur. Je suis prise d’une violente nausée. J’ai encore trop bu hier soir et mon corps me le fait savoir. Je me relève avec difficulté et me traîne laborieusement jusqu'à la salle de bain. En chemin je constate que les vêtements que je portais hier soir sont éparpillés dans l’appartement.
Le visage que me renvoie le miroir m’arrache un soupir. Des cernes, des cheveux en bataille et des yeux mi-clos. Il va vraiment falloir que je songe à ralentir la boisson. Des vapeurs d’alcool me remontent soudainement à la tête. L’effet est tellement violent qu’il me faut m’asseoir sur la cuvette des toilettes pour ne pas m’écrouler.

Il est 8 heures, je suis en retard !

Sur le trajet je tente de me remémorer ma soirée. La lecture et la relecture du script avec XXX pour l’aider à faire une histoire « d’amour » ne serait-ce que probable. Au bout de la 4ème lecture les champs lexicaux reflétant diverses pratiques sexuelles étaient parfaitement ancrés dans mon esprit. A la 5ème lecture toute référence un tant soit peu érotique provoquait en moi d’incontrôlables tensions et me chauffait le bas ventre. Les mots comme « levrette » ou « sodomie », finirent par danser une sarabande infernale dans ma tête, piétinant ce qu’il me restait de cellules grises.
Nous avons donc fini par sortir dans un bar. Le premier que nous avons trouvé. Un espèce de troquet miteux qui servait quantité de bières éventés et de Whiskeys bon marché.
N’ayant personne sous la main pour évacuer mes tensions sexuelles, deux options s’offraient a moi. Boire pour compenser ou ruiner une amitié pour une partie de jambes en l’air. Si la première solution s’attaque au foi, la seconde porte un coup à la morale. Résultat, je choisis de nourrir la haine que je porte à mon foi.
Ce matin, nauséeuse, les tempes vrillées et soulagée de 60 €, je regrette mon choix.

Et j’ai encore envie de sexe.


Colin VETTIER

1 commentaire:

Nono a dit…

Ben moi je trouve que c'est toujours un bonheur de te lire!
Continue stp!
Gros bisous mon Colinou