dimanche 26 octobre 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 19-2

Scène 9 : Intérieur – Chambre du Palace



J.-C. :
Silence !

Il frappe deux fois dans ses mains puis se tourne vers le chef op’ en lui faisant signe de la tête.

Chef op’ :
Ca tourne !

Le chef op’ enclenche un bouton poussoir sur la caméra et la cassette commence à se dévider.

J.-C. :
Et… Action !

Trois secondes plus tard, les acteurs entrent en mouvement.
Ron enlève sa ceinture d’un geste souple du poignet, puis baisse son pantalon, alors que Félicia s’agenouille devant lui. Le jeune homme laisse alors son sexe jaillir de son caleçon.

Félicia [interrogatrice, les yeux levé vers Ron] :
Tout ça pour moi ?

Elle prend le sexe dans sa bouche quelques instants. Elle laisse échapper la verge, provocant un « plop » mouillé.

Félicia [une lueur de malice dans le regard] :
Quel gros plaisir !

* * *

« Houlà. Tu comptes vraiment mettre ça dans un film qui est sensé être une histoire d’amour ? Je veux dire est-ce que ce n’est pas un peu trop ?
- Pourquoi donc ? L’amour c’est le sexe. Et l’utilisation d’une scène a caractère pornographique pour présenter le mal être de mon personnage me semble tout à fait à propos. Je ne serais pas le premier, ni le dernier à le faire. John Cameron Mitchell l’a fait et les critiques l’ont adoré ! Shortbus, ce n’est rien d’autre que de la pornographie grand public, avec pour toile de fond des questions existentielles sur la sexualité. »
Cette scène où Ron, en pleine orgie, ne peut détacher son regard de la jeune Emie m’a frappé. Du sexe explicite ? Pourquoi pas finalement. Le personnage principal d’XXX est tellement ambigu que cela ne ferait que renforcer son aspect marginal. Le voir crever de désir pour une personne qui assiste à ses ébats a quelque chose de superbement toxique. Une relation mort-née en laquelle l’on aimerait pourtant croire.
Tout le monde a envie de croire en l’amour. Les enfants on besoin de croire au père noël, les adultes en l’amour. C’est comme ça, c’est dans l’ordre des choses. Nous rêvons tous d’un princesse ou d’une princesse qui nous attendrait au coin d’une rue pour nous arracher à notre quotidien gluant. Pourtant, dans les faits, c’est rarement aussi simple.

Ses doigts ont attrapés un stylo, qu’ils triturent avec énergie. A quoi pense-t-il ?


Colin VETTIER
P.S. : Merci à Fanch' pour la photo.

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