dimanche 5 octobre 2008

La Circonférence de l'Amour - Chapitre 18-1

Aujourd’hui je me réveille avec le sourire, et parfaitement en forme.
Samedi. Je n’ai rien de particulier à faire. Pourquoi pas le marché ? Je regarde ma montre, il est 10h. J’ai juste le temps de me préparer pour faire les quelques courses qui me permettront de faire le dîner de ce soir. Probablement vais-je aussi acheter quelques pâtisseries pour le goûter. Ensuite j’irais chercher XXX.

« Le scénario avance plutôt bien » m’a-t-il dit au téléphone. « J’ai pas mal d’inspiration en ce moment. Et mon boulot m’en fourni pas mal. Par contre, du coup, je dors beaucoup moins » achève-t-il en riant.
Depuis toutes ces années que je le connais, XXX n’a jamais vraiment aimé dormir. Le sommeil était pour lui autant de temps qu’il ne passait pas à l’une de ces multiples activités. Qu’il s’agisse de l’écriture de scénario, de la rédaction de critiques de films ou de ses activités associatives, son emploi du temps était aussi chargé que celui d’un ministre. En fait, rien n’a changé, comme les journées n’ont que 24 heures pour lui aussi, il réduit son temps de sommeil pour faire tout ce qui lui tient à cœur.
La fatigue a put avoir quelques effets secondaires sur son comportement. Tantôt d’une humeur massacrante, tantôt au bord de la dépression, cela n’a pas été facile tous les jours. Et pourtant, il a réussit à atteindre ses objectifs ; je crois.

J'arrive sur le lieu de tournage avec trente minutes de retard. Tout est presque rangé.
Presque tout les acteurs viennent de quitter les lieux, la maquilleuse est allongée nue sur le canapé, l'un des acteurs collé contre elle, porte ses jambes sur ses épaules. Se dégagent quelques gémissements, et le bruit qu’émettent les tissus froissés par leurs efforts. Je les contemples quelques instant. Cela ne semble pas les déranger.
Une main se pose sur mon épaule, et une voix moqueuse lance : “si ça te fait tant envie, on peut les accompagner. Je ne crois pas que cela les dérangerai.”
Je me retourne, sachant pertinemment quel visage apparaîtra face au mien : celui de XXX fendu d'un large sourire, fier de sa boutade, comme toujours. “On y va, ou tu veux attendre la fin du spectacle ?”
Je rougis.
“D'accord je vois. On attend encore cinq minutes alors ? Le temps que je rassemble deux trois papiers, et on y va d'accord.” Il s'adresse au couple en plein ébat sur le sofa “ça vous dérange pas si mon amie regarde quelques instants.” Seuls quelques soupir et bruits humides font écho au son de sa voix. “C'est bien ce que je pensais. Te gêne pas, Hélène, si tu veux un siège pour être plus à ton aise, il y en a là.” Il montre la cuisine de son index puis se retire pour remuer des papiers dans une pièce adjacente.


Colin VETTIER

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